Tu sais, mon ami, je ne veux nullement te faire une leçon de morale. D’ailleurs qu’est-ce que la morale ? Sinon pour moi : aider l’autre à devenir son propre maître, son unique juge. Pour devenir plus humain, plus « aimant ». Il vaut d’ailleurs toujours mieux préférer admirer que mépriser. Hier j’ai estimé ta franchisse. Pourquoi avoir honte d’avouer ce que nous ratons ? Tu me disais : oui mais toi tu l’as fait l’université ! Et alors ? Le véritable intellectuel est justement celui qui devient humble devant et face aux nombreuses matières impossibles à bien cerner. Les philosophes ne sont que des élèves, seuls les sages sont des maîtres ! Je préfère la blessure narcissique qui me renvoie à ma médiocrité plutôt que celle qui fait de moi un médiocre qui croit tout connaître et se croit supérieur aux autres. Hier en te t’avouant faible, tu t’es grandi à mes yeux, comme tu le feras aux yeux d’autres. Pourquoi d’ailleurs, ce qui est ta manie, toujours accuser, dénoncer ? Je ne suis pas le seul à penser que cette attitude est celle de la morale des tristes et une triste morale… Encore une fois, cesse de croire à la valeur des images de pacotilles. Quitte un peu aussi cet « élitisme » et méprise moins les petites choses qui à tes yeux n’ont aucune importance. Sois vrai et tu verras que cela te fera bien plus estimer que la course effrénée à « être reconnu » par le fait assez puéril qu’on parle de toi ! Ne craignions pas parfois de montrer à ceux que nous aimons l'entièreté de notre face... Tu gardes ma grande estime. Simplement parce que tu es un gars bien. Mik. 06.01.04 |