 Je suis toujours surpris du peu de gens qui ont le sens de l’humour et encore plus d’eux-mêmes. D’accord pour prendre certaines choses aux sérieux, mais surtout pas soi. Je mentirais si je disais que parfois je ne me sens pas « vexé » de certaines remarques. Personne ne les aime. Mais, dès que vous avez assez d’humour pour avouer la vérité de la remarque et ne pas en faire un monde, voilà qui vous va déjà mieux. Je me suis, voilà déjà longtemps, interdit de juger en qualité ou défaut, en tort ou raison. Je mesure plus en terme de souffrance. Dis-moi de quoi tu souffres et je te dirais qui tu es. Souvent nos comportements, nos exigences viennent de ce que nous souffrons. Nous refoulons alors notre mal-être, soit parfois en les rejetant dans notre inconscient, comme dans tiroir. Mais il s’ouvrira toujours quand nous ne nous y attendrons pas. Soit, nous employons toute une série de mécanisme d’autodéfense qui vont de la négation de cette souffrance (du style : je m’en fou !), à la colère. Nous tentons aussi de trouver des boucs émissaires. C’est humain. Qui dans la vie peut se vanter de la traverser sans béquilles ? A chacun les siennes. L’humour, à mes yeux, en est une excellente. Rire de ce qui nous fâche fait bien souvent diminuer les tensions. Rire de nous-mêmes, de nos gaffes, de nos malhabiletés, de notre ignorance, voilà une bonne recette. Cela nous donne aussi un sens plus aigu de la relativité et surtout une forme de simplicité qui bannit notre orgueil naturel. J’ai souvent été surpris, comme d’autres, de notre meilleure capacité de voir ce qui ne va chez autrui que chez nous-mêmes. « Tu vois la paille dans l’œil de ton voisin, mais ne vois pas la poutre dans le tien ! », ou ce bon proverbe wallon que je traduis par : « c’est toujours le chaudron qui nomme la marmite noir cul ! » Il va encore être fâché, mais qu'importe. Ma volonté est loin de vouloir être méchant, mais simplement de dire ce qui est. Cela ne relève en rien de ce qui intime et confidentiel ! Je me souviens de celui qui me disait avoir laissé beaucoup de fautes d’orthographe dans mes écrits et dont je viens de constater via son blog qu’il ne sait pas écrire trois mots sans en commettre une ! Me dirait-il comme excuse : c’est parce que je suis trop rapide, distrait et que j’ai peu de temps ? Je parierai bien que oui plutôt que d’avouer simplement sa grande ignorance en français .Nos malentendus viennent aussi de sa difficulté d’ailleurs de conceptualiser un peu une problématique et de s’écarter un peu de sa perception directe et primaire des êtres et des choses. Il n’est pas le seul. Voilà d’ailleurs qui n’est vraiment pas grave, si du moins on se l’avoue et invite l’autre à être plus concret. Pour ce qui me concerne : et oui cela m’arrive encore de déraper sur notre jolie langue française, y compris sur des mots ou des accords simples. De plus, le net ne fait qu’aggraver ma fâcheuse tendance à la distraction ou simplement à mon ignorance ! Pardonnez mes erreurs … Alors j’en ris, comme pour m’en libérer et cela marche ! Plutôt que de m’en lamenter ou feindre connaître ce que je ne connais pas Je parie, même si j’ai bien relu, que vous allez en retrouver !! C’est fou ce que nous exigeons tous la sincérité de l’autre, mais si celle-ci ne fait point notre éloge, nous voilà meurtris. Pour moi, je crois davantage à l’amitié qui sait dire non, qui n’hésite pas même à engueuler l’autre plutôt qu’à celle qui sournoisement me vante pour souvent trouver avantages. Avez-vous constaté combien la flagornerie, la flatterie marche toujours merveilleusement pour vous attirer des « amis » ? La Fable de Monsieur La Fontaine reste bien d’actualité : « tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute ». De façon plus vulgaire : fou ce que des mecs bandent mieux quand vous leur dites qu’ils sont bien membrés !! « Seigneur, protégez moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ! ». Ce proverbe si vrai n’est pas valable qu’en politique… Oh, je me suis disputé bien des fois. Gravement même. Mais jamais cela n’a duré longtemps, du moins de mon côté. Je suis assez soupe au lait (bien que de moins en moins, me trouvant bien plus patient avec l’âge) et la crème retombe toujours aussi vite qu’elle n’a débordé. J’avoue que bien plus de personnes restent fâchées avec moi que moi avec elles. Si vous êtes de mieux en mieux bien dans votre peau avec vous-même, acceptant vos manques, vos limites, sans besoin de la reconnaissance de l’autre pour vous rassurer, vous admirer ( plus d’ailleurs sur une image que sur une réalité), alors vous verrez comme une résurrection, comme une vie nouvelle. C’est Pâques, croyez, à mes yeux, plus à cela qu’à celle d’un Homme-Dieu qui serait sorti du tombeau et monté au ciel. Son enseignement n’est pas d’ailleurs très différent de ce que mon petit cerveau vient d’exprimer. Mais ne vous méprenez pas : je n’ai rien d’un dieu et encore moins d’un saint. J’entendais à ce propos la blague italienne à la mode : « quelle est la différence entre Berlusconi et Jésus ? » c’est que « Jésus ne s’est jamais pris pour Berlusconi » ! Mik. 27.03.05 | 
